EXPOSITION
TUTTI QUANTI
GÉ PELLINI et GARY
Du 12 mai au 23 septembre 2012
GÉ PELLINI, sculpteur
Formidable artiste animalier, adepte des formes dépouillées, il est fasciné par les bêtes à cornes qu'il travaille à l'envi : taureau, rhinocéros, phacochère...
Adepte du principe « Less is more », l’artiste Gé Pellini ne cesse d’instruire et de purifier sa démarche artistique. Ses différentes variations sur le thème de l’animal cornu nourrissent ses recherches et ses projets actuels. C’est ainsi qu’il étire la corne à loisir, assouplit les lignes, efface les détails qui lui semblent ennuyeux. Ses animaux puissants ne sont pas figés, mais sculptés dans leurs mouvements, tels le taureau ou le rhinocéros. Le sculpteur nancéien n’est pas seulement un artiste animalier, un naturaliste, mais il est aussi, un analyste qui représente la quintessence de ses sujets.
Son
besoin de créer est évident mais l’épure est longue et
exigeante. Perfectionniste et passionné, il sculpte les plus beaux
marbres, médiums lourds et inconfortables à travailler. A la force
du bras, à la force de l’art, un jeu subtil tridimensionnel le
propulse dans les longues sphères futuristes.
Alors
surgit progressivement un art puissant : les ombres marquent des
lignes dominantes, pures et sobres. Les volumes apparaissent et les
polis minutieux magnifient le minéral. De l’original en marbre
aux tirages en bronze ou en aluminium va s’insinuer tout le
raffinement par une esthétique simple qui jaillit instantanément et
marque la singularité de l’artiste.
Gé Pellini saisit l’essence même des choses et refuse absolument la
complexité. « La technique doit s’effacer devant l’artistique »,
« pour faire simple, il faut être juste » aime souligner
le sculpteur. Ces aphorismes reflètent à merveille l’ensemble de
ses productions. Cette simplicité doit être considérée comme un
mouvement direct, esthétique et volontaire vers l’essentiel que
l’on retrouve également dans son tempérament, l’artiste captive
par son naturel omniprésent. Cette quête insatiable, ce renoncement
à l’évidence du réalisme, ses conceptions proches de
l’abstraction et pourtant très figuratives le singularisent.
C’est
souvent pour oeuvrer à grande échelle que Gé Pellini est sollicité
hors de nos frontières. En Chine, le plus grand parc mondial de la
sculpture accueille son fameux « French kiss », réalisé
in situ dans un bloc de 50 tonnes. Il est également présent au
musée des Beaux-Arts à Edirne en Turquie, devant le musée d’Art
Moderne de Guatemala-city, à l’hôtel de ville de Komrat-city en
Moldavie, à Akita au Japon, à Penza en Russie et à Opole en
Pologne.
GARY, peintre
Gary peint comme il respire.
Enfant, Didier Gary s'endormait blotti dans les manteaux des vestiaires quand l'orchestre de Bob Gary, son paternel, faisait danser le populo. Les reflets de la boule aux miroirs continuent à crépiter dans son regard doré et s'il peint aujourd'hui des danseurs virevoltants, c'est que les flonflons des "baloches" se sont inscrits à jamais dans ses souvenirs mirifiques.
Dans une palette toujours bigarrée et flamboyante, mais qui s'est enrichie avec les années de jaune citronné, de vert acidulé et d'un camaïeu de mauves pales, comme tombé en pétales d'hortensias à l'automne de leur vie, Gary continue à peindre depuis plus de deux décennies avec la jubilation d'un garnement monté en graine.
Ses motifs perdurent : les musiciens, les marins, les bateaux, les gitans, les saltimbanques de cirque, les skieurs aux yeux et aux bouches démesurées, comme jaillis de la série TV canadienne "Les têtes à claques".
Sans oublier les scènes d'intérieur et les amis faisant la fête, qu'il fige avec la même tendresse amusée que sa copine Sophie Guinzbourg, mais dans un style vaudou qui n'appartient qu'à lui et qui a acquis avec le temps une remarquable richesse chromatique dans les transparences.
Depuis peu, Gary s'est mis aussi aux volumes, sans y penser, emporté par les circonstances : "J'étais en vacances dans la baie de Somme chez Hélène Busnel, qui fut avec moi de la grande aventure théâtrale de l'Oz Theaterland. En flânant sur la plage, j'ai ramassé du bois flotté, puis je l'ai assemblé tout naturellement". Des totems se sont ainsi érigés, qu'il a enrichis de couleurs vives, comme des antennes multicolores pour capter d'auters ondes joyeuses venues de l'enfance, "de l'époque où je jouais aux Indiens (jamais aux cow-boys!) et que je montais des tipis avec des couvertures".
Texte de Gérard Charut
Une exposition à quatre mains
Ils travaillent chacun dans leur atelier respectif à Nancy et présentent leurs oeuvres personnelles dans les salles historiques et les galeries de l'Abbaye.
Puis, quand les deux artistes se rencontrent et décident de travailler en commun, c'est la naissance de "Tutti Quanti", une exposition dans laquelle la créativité de l'un et de l'autre explose.
Les bêtes à cornes et les animaux de l'un, les couleurs incroyables de l'autre, c'est le bestiaire géant et inédit que nous proposent Gé Pellini et Gary : taureaux, rhino, poule, ibis, toucan, phacochère... Des sculptures de plus de deux mètres de haut, réalisées par Gé Pellini et décorées par Gary, à admirer dans le jardin des Senteurs au coeur du cloître de l'Abbaye des Prémontrés.
Retrouvez l'exposition en vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=9ND00MVsE1k&feature=player_embedded